Cristina Gârleşteanu
Roumanie
Biographie
Cristina Gârleșteanu est photographe et professionnelle du marketing. Avec une formation en sciences sociales, elle a étudié à la Faculté des Relations Internationales et des Études Européennes de l’UBB Cluj-Napoca. La photographie lui a permis de se rapprocher de ce domaine. Ancienne rédactrice en chef du magazine en ligne FOTO4all, Gârleșteanu est également cofondatrice de Bucharest Photo Week. Ses images ont été publiées dans divers magazines et son travail a été présenté dans plusieurs expositions collectives et personnelles, récemment aux États-Unis et au Mexique. Elle est membre de Women Street Photographers. Son livre de photographie, *The Flight Odyssey*, a été publié en 2022.
En 2021 et 2023, elle a publié les deux volumes *Beyond Creativity and Photography* et fait partie de Futures Photography depuis 2023.
Récemment, elle a également commencé à travailler avec le collage et les techniques mixtes, après avoir expérimenté l’illustration et d’autres formes d’expression artistique. Elle apprécie le collage car il constitue une forme d’expression créative permettant la réinterprétation et la recontextualisation d’anciens éléments, donnant vie à des histoires oubliées ou offrant de nouvelles perspectives sur des images familières.
Projet
Looking at Loneliness – L’idée de solitude et d’isolement est au cœur de la culture urbaine. Pourtant, il est difficile de croire que quelqu’un puisse se sentir seul dans une ville entourée de millions de personnes. La solitude urbaine est cependant bien réelle. La solitude est un état subjectif et n’a pas nécessairement à voir avec le fait d’être seul. Elle peut être profondément enracinée dans le tissu d’une personne, ou être transitoire : une réponse à diverses circonstances extérieures qui, tôt ou tard, se dissipent. On peut se sentir seul au milieu d’une foule si l’on éprouve un sentiment de déconnexion. Il ne suffit pas de vivre à proximité des autres. Il faut se rapprocher et créer des liens pour former des relations significatives ou pour sentir que l’on appartient à un endroit.
Les villes peuvent être des espaces écrasants, remplis d’inconnus anonymes. Les villes peuvent être des lieux de solitude. Avec leurs couches de personnes, de bâtiments, de fils, de voitures, d’escaliers, de panneaux et de lignes, leurs réseaux et flux de circulation. Avec leur politesse antisociale : éviter les conversations, les salutations ou les sourires afin de ne pas envahir l’espace des autres. Avec l’anonymat et la liberté qu’elles offrent ; une liberté que nous désirons parfois tous, mais qui a un prix.
La solitude peut être difficile à avouer et tout aussi difficile à catégoriser. Ce projet cherche à aborder la complexité de la solitude urbaine, quelle qu’en soit la forme. À travers des fragments ou des représentations de la solitude urbaine, photographiés à travers le monde, le spectateur est invité à confronter ce sentiment de solitude et à questionner la mémoire visuelle comme moyen de sensibilisation.
Déclaration d’artiste
Le travail de Cristina Gârleșteanu tourne autour de l’authenticité, de l’introspection sociale et de la tension silencieuse entre les mondes intérieur et extérieur. Sa pratique photographique repose sur l’honnêteté et « l’intuition consciente », un engagement à révéler les choses sans filtre, en reconnaissant le côté émotionnel, chaotique et imparfait.
Elle exprime la conviction que l’art doit parfois troubler, dévoiler des vérités et interpeller à la fois le public et le créateur. Une grande partie de son travail récent explore la condition de la solitude urbaine, non seulement comme isolement, mais aussi comme dimension relationnelle et politique de la vie citadine.
À travers des fragments et des traces visuelles subtiles, elle invite le spectateur à réfléchir à la déconnexion, à l’anonymat et au sens d’appartenance. Entre ses mains, la photographie devient un lien entre émotion et pensée, entre soi et la ville : un effort pour écouter, voir et être vu.

















